communique de presse

3 décembre, journée internationale des personnes en situation de handicap : la fondation « Zanmi Timoun » appelle les autorités à prendre des mesures adéquates pour la protection et l’intégration de cette categorie

La notion de handicap évolue et résulte de l’interaction entre des personnes présentant des incapacités et des barrières comportementales et environnementales qui font obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres. Partant de cette appréhension, l’on admet que ce n’est pas tant la déficience physique, motrice ou sensorielle qui constitue un handicap que l’adaptation de l’environnement à la situation de la personne. Or, en Haïti les conditions structurelles et infrastructurelles sont peu adaptées car l’Etat peine à définir des politiques publiques efficaces pour assurer l’intégration de cette catégorie. En ce contexte de crise, la Fondation « Zanmi Timoun » étant une organisation qui promeut et défend les droits des enfants en Haïti, exprime sa profonde indignation face à la passivité de l’Etat envers les enfants en situation de handicap en Haïti.

En effet, après le déplacement massif contre leurs grés des habitants vivant à Carrefour-feuille, Solino, Mariani et autres, la Fondation « Zanmi Timoun » a pu constater parmi eux plusieurs enfants en situation de handicap. Ces enfants-là en plus d’être vulnérables et marginalisés, fuient au jour le jour la terreur des groupes armés. Ce qui constitue une violation de leurs droits fondamentaux à la vie, à la sécurité… Si l’on se réfère à l’article 10 de la Convention relative aux droits des personnes vivant avec un handicap, qui stipule ce qui suit : « Les États Parties réaffirment que le droit à la vie est inhérent à la personne humaine et prennent toutes mesures nécessaires pour en assurer aux personnes handicapées la jouissance effective, sur la base de l’égalité avec les autres. »
Par ailleurs, la situation d’insécurité qui sévit dans le pays prive des milliers d’enfants d’accès à l’éducation, car certains établissements scolaires sont transformés en camps de fortune pour accueillir les déplacés internes. Parmi ces enfants, la Fondation « Zanmi Timoun » a recensé certains qui sont en situation de handicap. Ce qui fragilise le droit à l’éducation des personnes vivant avec un handicap garantit par la convention précitée en son article 24.

La Fondation « Zanmi Timoun » demande à l’Etat haïtien et aux acteurs/trices concernés/es de prendre les mesures qui s’imposent le plus vite possible pour pallier ce problème. Autrement, cette situation d’injustice cognitive conduira au renforcement des mécanismes de l’injustice sociale et augmentera le fossé existant entre enfants favorisés et enfants défavorisés entre élèves ordinaires et ceux qui sont à besoins spéciaux. Elle demande à l’Etat haïtien de prendre des mesures adéquates pour améliorer le sort de ces personnes, tout en garantissant leur protection et leur intégration pleine dans la société, conformément aux dispositions juridiques nationales et internationales contractées par l’Etat haïtien.

Fait à Port-au-Prince, le 1er décembre 2023

Manoach PRESNA
Responsable de Programmes
Tél : (509) 3746-7196 / 3396-1778