communique de presse

34 ans de l’adoption de la Convention internationale relative aux droits de l’Enfant, la situation des enfants d’Haïti reste toujours chaotique

Ce lundi 20 novembre marque la 34ème année l’adoption de la Convention Internationale Relative aux Droits de l’Enfant. Une date de réflexion sur la situation des enfants dans tous les pays du monde, en particulier ceux en voie de développement. Pour chaque enfant, tous ses droits ; c’est le thème retenu pour cette année 2023 par l’Organisation des Nations unies pour célébrer cette date. Considérant qu’Haïti est un pays périphérique qui traverse une crise pluridimensionnelle touchant toutes catégories de personnes, y compris les enfants, il paraît nécessaire de prendre en compte le cas de ces derniers.

En jetant un coup d’œil dans la Convention Relative aux Droits de l’Enfant, l’on pourrait remarquer qu’un ensemble de droits que fait prévaloir ce document pour le bien-être de tous les enfants. De plus, la constitution haïtienne de 1987 garantit dans les articles : 19, 32, 32-1, un ensemble de droits fondamentaux ayant rapport au bien-être de l’Enfant. Ces droits favorisent l’épanouissement de l’Enfant et le développement de ses aptitudes dans toutes les mesures de ses potentialités. Pour cela, les autorités étatiques doivent prendre toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger les enfants contre toutes les formes de violences et de violations. C’est pour cette raison qu’Haïti a ratifié la Convention Internationale Relative aux Droits de l’Enfant et s’engage à appliquer ses prescrits au niveau national.

Cependant, le bien-être de l’Enfant n’est pas une considération primordiale pour l’État haïtien alors que les droits fondamentaux des enfants ne sont pas respectés en Haïti. Prenons les droits à la vie et à la sécurité ; l’Etat n’a mis en place aucun dispositif permettant de donner une assistance spéciale aux enfants victimes des différentes formes de violence, notamment celles commises par les bandes armées. En ce qui a trait au droit à la justice, après une observation d’une équipe de la fondation « Zanmi Timoun » au Centre de Rééducation et de Réinsertion des Mineurs en Conflit avec la Loi (CERMICOL), l’on pourrait conclure que les démarches juridiques à l’égard des enfants vont avec beaucoup de lenteur. Ils n’ont pas effectivement la possibilité d’être entendu conformément aux procédures judiciaires. Cela provoque de plus en plus une augmentation de la détention préventive prolongée dans ce centre.

Pour le droit à l’éducation, l’on observe également l’inaccessibilité de certains enfants à l’éducation, car leurs écoles sont occupées par des personnes déplacées fuyant la guerre des gangs. L’on pourrait également noter la fermeture de certaines écoles en raison de la violence des groupes armés. Parlons des droits des migrants. L’on observe cette année une série de déportations massive et illégale des enfants haïtiens en République Dominicaine dans les différents points frontaliers (Belladère et Ouanaminthe en particulier). Dans cette optique, nous constatons la séparation de certains enfants de leurs parents par les agents de l’immigration dominicaine, sans tenir compte, dans la majorité des cas, d’aucune norme juridique internationale.

Conscient que les droits fondamentaux des enfants sont bafoués sous tout le territoire national, la fondation « Zanmi Timoun » comme étant une institution qui fait la promotion et la défense des droits de l’Enfant tient à formuler des recommandations en vue d’améliorer la condition de vie de ces derniers en Haïti. De ce fait, pour garantir et promouvoir les droits fondamentaux de l’enfant énoncés dans la Convention internationale relative aux droits de l’Enfant et dans la législation haïtienne, la fondation « Zanmi Timoun » demande aux autorités étatiques concernées de respecter ces droits que garantissent ces documents à l’égard de l’Enfant. Elle demande également aux organisations de la société civile et internationale de veiller à ce que les principes liés aux droits énoncés dans la Convention internationale relative aux droits de l’Enfant de 1989 soient respectés par les autorités haïtiennes.

Fait à Port-au-Prince, le 20 novembre 2023
Manoach PRESNA
Responsable de Programmes
Tél : (509) 3746-7196 / 3396-1778