Note de presse

24 ans après la ratification de la Convention Relative aux Droits de l’Enfant par Haïti, la fondation « Zanmi Timoun » s’interroge sur les droits spécifiques de l’enfant.

En 1989, les Nations-Unies ont adopté la Convention relative aux Droits de l’enfant (CDE), contenant 54 articles axés sur la non-discrimination, la participation, la survie et l’intérêt supérieur de l’enfant. Ce qui a produit un changement sur la manière de voir l’enfant. Avant cela, Il était objet de droit mais, avec l’adoption de ladite convention il est devenu sujet de droit. Le 23 décembre 1994, Haïti a ratifié cette convention. Ce qui fait obligation à l’État haïtien de prendre des mesures afin de mettre en application les prescrits de la convention en matière de protection des enfants par des mesures administratives et législatives.
En cette date du 24e anniversaire de ratification Haïti de la Convention Relative aux Droits de l’Enfant par Haïti, la Fondation « Zanmi Timoun » sensible à sa mission plaide en faveur d’une politique de la protection de l’enfance et de jeunesse dans le pays. Elle se propose d’intensifier son rôle de vigile et continuer à apporter son soutien pour le plein respect des droits fondamentaux des enfants.
La Fondation « Zanmi Timoun » dénonce avec vigueur, le manque de volonté de l’État haïtien pour l’application de ladite Convention. Considérant notre retard par rapport aux autres pays, la Fondation encourage fortement l’Etat haïtien à respecter ses engagements comme le stipule la convention en son article 2.1 que : «les Etats parties s’engagent à respecter les droits qui sont énoncés dans la présente Convention et à les garantir à tout enfant relevant de leur juridiction, sans distinction aucune, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou autre de l’enfant ou de ses parents ou représentants légaux, de leur origine nationale, ethnique ou sociale, de leur situation de fortune, de leur incapacité, de leur naissance ou de toute autre situation ».
Il faut souligner, qu’après ces 24 années les droits fondamentaux tels les droits à l’éducation, à la santé, à la vie, à l’identité des enfants sont violés. Des phénomènes considérés comme des crimes commis à l’encontre des enfants, comme la domesticité, la discrimination, la prostitution, la traite d’enfants existent encore dans notre pays. Prenons comme exemple, l’affaire « KALIKO » datant du 5 février 2017 qui jusqu’à présent reste non-élucidée. Et que par-dessus tout, dans les Centres de rééducation, les enfants sont en détention préventive prolongée dans des conditions qui ne respectent pas les prescrits de la Convention relative aux droits de l’enfant et la constitution du pays.
En cette occasion de la commémoration des 24 ans de la ratification de la Convention relative aux droits de l’Enfant par l’État Haïtien, la Fondation « Zanmi Timoun » renouvelle son engagement pour la défense des droits des enfants et encourage les acteurs du système de protection des enfants ainsi que les dirigeants concernés à respecter et à tenir leur engagement, en posant des actions concrètes pour une amélioration des conditions de vie des enfants de ce pays.
Port-au-Prince, le 21 Décembre 2018
Joseph Richard FORTUNÉ
Responsable de Communication
(509)4803-74-10

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