Note de presse

La Fondation « Zanmi Timoun » se sent indigner du laxisme des autorités haïtiennes face à la situation de sécurité chaotique du pays : la situation des enfants.

La Fondation « Zanmi Timoun » se sent dans l’affliction face à la situation qui prévaut dans le pays et se questionne sur l’avenir de la population, principalement les enfants. Etant un organisme travaillant sur le droit de l’enfant, elle se lamente sur la responsabilité de l’Etat. Haïti étant un pays qui a fait choix du système démocratique après tant d’années de dictature, constitue un vaste espace de désordre contrôlée par des bandits armés.
La Fondation « Zanmi Timoun » a constaté que l’année 2018 a été très chaotique pour de nombreuses familles haïtiennes et n’invite pas à l’optimiste pour l’année 2019. En effet, cette dernière a été marquée par l’occupation de certaines zones de manière arrogante, par des bandits armés qui ont défié très sérieusement les autorités policières et gouvernementales dans presque toutes les villes du pays. Ces individus armés dans la majorité des cas sont des jeunes, parfois même des enfants. Malheureusement, certains groupes politiques se servent d’eux pour pouvoir accomplir leurs intérêts inavoués et inavouables.
La latitude des bandits, accompagnés d’une grande capacité de déplacement et un apport de vastes réseaux de complicités étatiques facilitent leur champ d’action. Le comportement des autorités haïtiennes est contraire aux prescrits de la convention Internationale relative aux droits de l’enfant qui stipule dans l’article 19 ce qui suit : « Les États parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligences, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié. »
La Fondation « Zanmi Timoun » assiste chaque jour à la dégradation accélérée de l’environnement sécuritaire du pays. Haïti aujourd’hui est dans un carrefour extrêmement difficile, où il ne passe pas un jour sans qu’un acte d’assassinat ne se produit qu’il soit policier, un homme politique ou un simple citoyen. Aucune classe sociale n’est épargnée, aucun professionnel ; qu’il soit médecin, ingénieur, artisan, artiste ou bricoleur. Qu’en est-il des enfants ? Selon un proverbe haïtien : « Timoun jodi granmoun demen » les enfants risquent chaque jour leur vie à la recherche du pain de l’instruction en traversant Martissant, Grand-ravine, la Saline, Aviation et d’autres endroits catégorisés de « non droit ». La liste est énorme. Les bandits sous le label de l’impunité font la loi dans le pays. Les autorités paraient impuissantes et irresponsables devant la situation que vit les enfants d’Haïti.
Le système judiciaire haïtien est en défaillance. La population haïtienne ne sachant à quel saint se voué, est livrée à elle-même. Elle vit de manière quotidienne dans la peur. Cette situation peut déstabiliser le développement des enfants. Toutefois, la Fondation se sent indigner du laxisme des autorités de l’Etat qui n’utilise aucun moyen efficace et répressif pour freiner le phénomène malsain qui tend à se propager sur tout le territoire du pays. En matière de droits humains, « Zanmi Timoun » croit que l’année 2018 est sans nul doute l’une des années la plus difficile pour les enfants. Depuis quelques temps on assiste dans le pays à la déliquescence du pouvoir politique, la perte du contrôle du territoire et de la violence des armes. Des formes multiples que prennent la violence, de l’apparition des enfants armés et un nombre croissant de gangs armés. Par conséquent, Haïti ne dispose pas d’industrie d’armement, la Fondation « Zanmi Timoun » se questionne sur l’approvisionnement en armes et en munitions de ces gangs armés. Cette passivité des autorités étatiques pénalisent grandement les familles notamment, les enfants qui fréquentent ces coins de rues pour se rendre à leurs établissements scolaires. Les jeunes qui restent en Haïti sont fatigués, leurs pensées sont ailleurs, leurs ultimes rêves c’est de pouvoir quitter le pays quel que soit le prix à payer.
Cette situation nuisible qu’a connue principalement la ville de Port-au-Prince avait perturbé la vie de milliers d’enfants durant l’année 2018 et aucune perspective d’avenir ne se dessine à l’horizon. La Fondation « Zanmi Timoun » se montre très inquiète si les autorités concernées ne se redoublent pas d’effort pour contrer les assauts répétés des bandits. En dépit de tout, elle réclame que cette année 2019 apporte un nouveau souffle pour les enfants plus précisément pour le respect de leurs droits.
Timoun jodi granmoun demen ! An n aji jodi a pou konstwi yon demen miyò pou timoun yo !!
Fait à Port-au-Prince, le 17 Janvier 2019
Guylande MESADIEU
Coordonnatrice
36128566