Note de presse

Viol sur une fillette de trois ans dans la Grand’Anse : La Fondation « Zanmi Timoun » dénonce cet acte odieux et exhorte l’État haïtien à prendre ses responsabilités

La fondation « Zanmi Timoun », comme avant-gardiste des droits de l’Enfant, dénonce avec amertume l’acte odieux fait sur une fillette de trois ans dans le département de la Grand ’Anse, le 17 janvier 2024. En effet, un individu dénommé Wagler Luc a violé cette petite fille de trois ans. Cet acte constitue un crime sur la mineure en question et une violation grave des droits de l’Enfant qui doit être puni sévèrement par la Justice haïtienne, comme stipulé dans l’article 278 et suivant du Code pénal haïtien. Les informations ont fait savoir que le viol a été perpétré avec une telle violence que la victime a dû être opérer en urgence dans l’abdomen pour lui permettre d’uriner. Il faut rappeler que selon le dernier rapport annuel d’IDETTE (Initiative Départementale contre la Traite et le Trafic des Enfants) sur les cas de violences sexuelles faites sur les filles et les femmes, 155 cas de viols dans la Grand’Anse ont été enregistrés en 2023 où la majorité des cas n’ont pas eu de prise en charge ni de poursuites judiciaires. En dépit de tous ces cas, il n’y a toujours pas une quantité considérable d’espaces surs pour les femmes et les filles survivantes de violence et de viols dans le Grand Sud du pays.

En outre, il y a les obstacles psychologiques, économiques, sociaux et culturels au développement d’une culture de dénonciation qui empêche les victimes de poursuivre leurs agresseurs. Les représentations sociales, symboliques et les conditions de vie rendent vulnérables les femmes et les filles comme catégorie spécifique. Selon certaines études, le viol cause des souffrances psychiques, psychologiques et physiques qui peuvent entrainer des souvenirs traumatiques tout au long de la vie de la victime voire même une altération de l’identité. Il est donc important pour celle-ci d’avoir un espace pour se protéger face à leurs agresseurs éventuels. Parallèlement, il y a également la banalisation des conséquences liées à ce genre d’acte qui pousse les gens de manière volontaire ou involontaire à partager les images choquantes des victimes et lancer des propos obscènes. Sur ce, le viol fait à l’encontre de la fillette de trois ans dans la Grand’Anse, comme crime grave qui doit être sévèrement puni par la loi, permet de rappeler l’urgence de la lutte contre les violences sexuelles et le système qui les entraîne. Aussi bien, il est d’un impératif, d’appliquer l’article 19 de la Convention internationale relative aux droits de l’Enfant, qui contraint les Etats parties à prendre toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, y compris la violence sexuelle.

La fondation « Zanmi Timoun » rappelle aux acteurs nationaux et internationaux de la Protection de l’Enfance leur engagement à accompagner les filles vulnérables et les lance un appel d’urgence d’action pour prévenir ce genre de situation. Par ailleurs, elle exhorte l’Etat haïtien à mettre en place des mécanismes de prise en charge spécifiques pour les femmes et les filles victimes de violences, des espaces pour accueillir les survivantes et des politiques publiques établissant des programmes de sensibilisation et d’éducation familiale pour pallier et prévenir ces cas. Cette fillette de trois ans victime de ce viol doit recevoir tous les soins médicaux et prises en charge nécessaires à son rétablissement et son épanouissement personnel. Quant aux personnes travaillant dans le milieu de la presse et aux usagers des réseaux sociaux numériques, la fondation « Zanmi Timoun » leur demande de bien cesser la circulation choquante des photos de la fillette pouvant porter préjudices à son avenir. Enfin, les autorités judiciaires dans la Grand’Anse ont l’obligation de mettre tout en œuvre afin que l’agresseur soit puni pour le crime de viol et de violations graves des droits de l’Enfant conformément aux Lois de la République et les prescrits des Conventions internationales protégeant les droits de l’Enfant.

Fait à Port-au-Prince, le 23 janvier 2024

Fedeline ESTHINPHIL
Assistante Responsable de Programme
d’Intervention et de Réinsertion Sociale
(509)3902-69