Note de presse

Une réouverture des classes qui se déroule dans des conditions difficiles et traumatisantes pourrait avoir un impact sur l’apprentissage des écoliers.

La Fondation « Zanmi Timoun » s’inquiète face aux troubles sociopolitiques du pays qui entravent la vie des enfants haïtiens. L’avenir de ces derniers n’est pas garanti compte tenu de la dégradation accélérée de l’environnement sécuritaire et la détérioration des conditions socio-économiques du pays. « Zanmi Timoun » constate que les droits des enfants promulgués dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme, dans la Convention relative aux droits de l’Enfant et dans la Constitution haïtienne ne font pas partis des politiques publiques des autorités étatiques.
En effet, Haïti depuis tantôt trois (3) ans, est le théâtre de crimes odieux par la prolifération des gangs armés, qui sèment le deuil et engendre la peur au sein de la population. Ces derniers mois, on a assisté à la montée des cas d’enlèvements, de massacres, d’assassinats et autres formes de violences sous l’œil passif des autorités étatiques. La présence des groupes armés sur le territoire national, crée des troubles de tout genre chez la population haïtienne, notamment du point de vue psychologique. Sans mettre fin au climat d’insécurité, les conditions sécuritaires inquiétantes, la réouverture officielle des classes a eu lieu le 21 septembre 2021 dernier pour certains départements, et aura lieu le 4 octobre 2021 pour les départements frappés par le séisme du 14 aout 2021. Tandis qu’aucune décision n’a été prise par les autorités concernées pour pallier à ces problèmes, les enfants sont appelés à braver le danger quotidien pour se rendre à l’école. Une situation délétère qui met la vie des centaines de milliers écoliers/res en danger et qui pourrait avoir un impact sur l’apprentissage de ces derniers. La Fondation « Zanmi Timoun » s’inquiète de la nonchalance de l’appareil judiciaire, de l’inaction des forces de l’ordre et des autorités gouvernementales.

L’insécurité atteint aujourd’hui son but ultime, et ce qui craint le plus, c’est la situation qui s’aggrave de jour en jour, créant ainsi un climat de frayeur, de crainte, de stress et de terreur chez tout le monde. Car, elle génère une angoisse globale. La santé mentale de tous les citoyens/nnes se trouve impactée par l’inquiétude. L’aire métropolitaine de Port-au-Prince devient de plus en plus impraticable. Au Sud de la capitale, des gangs armés font la loi ; à l’Est, plus précisément dans la commune de la Croix-des-Bouquets, des hommes armés sèment la terreur chez la population ; du côté Nord, en Plaine du Cul-de -Sac, d’autres bandits contrôlent tous les quartiers ; en ville, à Bel-Air tout comme au bas de Delmas et à Cité Soleil, c’est le même cas de figure. Personne ne se sent à l’abri, on se considère tous comme des cibles, ce qui crée une psychose et qui influence le comportement des individus, voire même la capacité d’apprentissage des écoliers.

Sur le plan psychologique, ils peuvent résulter de l’angoisse, l’anxiété, la peur, le stress, manque de confiance en soi. En effet, les enfants sont nombreux à assister presque quotidiennement à des scènes où des hommes armés circulent librement et en toute quiétude dans les quartiers. Ces hommes, qui sont majoritairement des jeunes de treize à vingt-cinq ans, sèment le chaos et d’autres enfants observent. Ce rythme chaotique peut créer un désordre dans le système nerveux autonome, affectant ainsi le reste du corps, et trouble la question d’apprentissage chez l’enfant. Trop de stress à gérer pour les enfants et les jeunes. Ces phénomènes néfastes peuvent avoir des conséquences graves sur le futur des individus. Les impacts peuvent être interprétés sous plusieurs angles, sur le plan scolaire : la démotivation scolaire, le décrochage scolaire, l’échec scolaire sont les comportements les plus détectables.

Donc, parmi les victimes de la crise sociopolitique et de l’insécurité, les enfants se montrent les plus vulnérables et incapables d’en faire face. « Les enfants doivent aller à l’école et revenir à la maison sans que leur vie ne soit mise en danger. Ils doivent étudier, jouer, vivre leur enfance et s’épanouir au sein de la communauté», a déclaré Bruno Maes, Représentant de l’UNICEF en Haïti en début de l’année 2021.

De ce fait, la Fondation « Zanmi Timoun », attire l’attention sur le comportement nonchalant de l’État haïtien, la passivité et le laxisme des autorités concernées dans cette situation de crise, qui agit sur la santé mentale de toute une population, notamment les enfants. « Zanmi Timoun » recommande du coup aux autorités étatiques, de prendre ses responsabilités. Il importe de prendre une série de mesures concrètes visant à accompagner ces enfants pour éviter qu’ils tombent dans un chaos systématisé. Sinon, l’avenir sera sombre.

Fait à Port-au-Prince, le 1er octobre 2021

Joseph Richard FORTUNE
Responsable de communication
(509) 3187 7363

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