Prise en otage des droits de l’Enfant en Haïti par des groupes armés et passivité des autorités étatiques : la fondation « Zanmi Timoun » est de plus en plus préoccupée
La capitale haïtienne et ses environs sont le théâtre des scènes de violences depuis plus d’un mois, paralysant ainsi les activités quotidiennes de l’ensemble de la population. La crise multidimensionnelle qui se développe en Haïti ces dernières années, particulièrement à Port-au-Prince et dans certaines villes de provinces, a considérablement affecté la vie de la population qui se trouve dans une situation précaire, ne sachant plus à quel saint se vouer, tant elle est aux abois. La situation sociopolitique, l’inflation galopante jointe au phénomène de l’insécurité généralisée constituent le fardeau du peuple haïtien. Certains groupes sociaux dont les enfants sont affectés et deviennent vulnérables.
En effet, depuis le début de l’année 2024, la crise haïtienne s’est intensifiée avec l’expansion territoriale des différentes bandes armées opérant dans le pays. Selon un rapport de l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) communiqué pour la période du 8 au 27 mars 2024, on enregistre un flux de population en provenance de la capitale vers les villes de province s’élevant à 53 125 personnes. De plus, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme a qualifié le mois de janvier 2024 comme étant le plus violent depuis plus de deux (2) ans, avec un total d’au moins 806 personnes tuées, blessées ou kidnappées dans le pays. Les derniers chiffres communiqués par l’Organisation des Nations Unies (ONU) relative à la violence des gangs font état de plus 1500 morts en 2024.
Ce sombre et triste tableau de la réalité du peuple haïtien ne semble pas préoccuper outre mesure les tenants du pouvoir et la classe politique traditionnelle, qui n’a pris aucune mesure significative pour venir en aide à ces personnes en détresse. Les écoles sont fermées, des hôpitaux et pharmacies sont vandalisés et détruits, le petit commerce fonctionne au ralenti, et les camps de déplacés sont surpeuplés et se pupulent à travers la capitale, où nourrissons, enfants, femmes enceintes et personnes en situation de handicap sont en grand danger.
Face à ce constat alarmant, la fondation « Zanmi Timoun », organisme de défense et de promotion des droits de l’Enfant, demande instamment à ce que des dispositions soient prises pour assister ces personnes en difficultés, particulièrement les enfants, grandement affectés par cette crise. Elle exhorte les autorités en place à soutenir ces nombreuses familles à travers les différents camps de réfugiés, en leur fournissant de la nourriture, de l’eau potable et tout autre produits nécessaires à leur survie. Par ailleurs, les acteurs et les actrices impliquées dans la dynamique politique sont invités à contribuer pour rétablir la paix dans le pays afin de faciliter le retour des personnes déplacées dans leurs foyers.
Fait à Port-au-Prince, le 5 avril 2024
Manoach PRESNA
Responsable de programme
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