Note de presse

Lettre ouverte au Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Monsieur Rockfeller VINCENT, sur le dossier de la traite des personnes à la Mansion Club

Port-au-Prince, le 20 août 2020.

 

Monsieur le Ministre,

Nous, représentantes et représentants d’organisations de la société civile haïtienne, vous saluons et voudrions, par la présente, attirer votre attention sur le dossier de la traite des personnes à la Mansion Club située à Péguy Ville, commune de Pétion-Ville.

En effet,  Monsieur le Ministre, les autorités policières et judiciaires du pays, pendant trois descentes des lieux entre le samedi 1er août, le lundi 3 août 2020 et le 7 août, ont identifié vingt (20) personnes de nationalité étrangère qui sont victimes de la traite des personnes à l’intérieur de cette maison de prostitution. De nationalités vénézuélienne et dominicaine, elles seraient exploitées économiquement et sexuellement abusées par des présumés proxénètes et autres bénéficiaires de ce crime transnational. Leurs documents de voyage (passeports et autres…)  ont été confisqués par les responsables de la « Mansion Club », dès leur arrivée à l’Aéroport international Toussaint Louverture et à la frontière haïtiano-dominicaine.

Monsieur le Ministre, d’après la loi sur la lutte contre la traite des personnes en Haïti en son article premier, publiée le 2 juin 2014, le fait de transporter et d’exploiter une personne à des fins économiques et/ou sexuelles constitue un crime contre les personnes victimes et contre l’État. Il importe aussi d’évoquer dans ce cas précis, les violations des instruments juridiques internationaux ratifiés par l’Etat haïtien comme la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, entrée en vigueur suite au décret du 12 mars 2009 et le Protocole additionnel visant à prévenir, réprimer et punir la traite de personnes, en particulier des femmes et des enfants(Article 3). En ce sens, nous vous demandons de passer des instructions formelles au Parquet près du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince afin que l’action publique soit mise en mouvement contre les auteurs et les co-auteurs de ce crime transnational, mettant en péril l’image de la république d’Haïti.

Nous, signataires de cette lettre, sommes vraiment préoccupés par la lenteur observée dans ce dossier. Les autorités judiciaires doivent se montrer à la hauteur de leurs responsabilités en prenant rapidement toutes les mesures nécessaires afin de poursuivre les présumés coupables et réparer les victimes.

En tant que Ministre de la justice du premier pays noir ayant combattu l’esclavage, vous ne devez pas accepter que des personnes soient victimes de traite de personnes sur le territoire haïtien sans que justice ne leur soit rendue.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, nos salutations distinguées.

Suivent les signataires :

  1. Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR)
  2. Observatoire Haïtien sur la Traite et le Trafic de Personnes (ObservaLatrata-Haïti)
  3. Collectif des Organisations pour la Défense des Droits des Migrants (CODDEMIR)
  4. Solidarité Haïtienne de Défense des Droits Humains (SOHDDH)
  5. Initiative Citoyenne pour la Promotion des Jeunes Leaders (ICPJL)
  6. Groupe d’Intervention en Droits Humains (GIDH)
  7. Rezo Frontalye Jano Siksè (RFJS)

 

Pour authentification :

Léronel MORTIMÉ, Av.                                                                 Angenor BRUTUS

Coordonnateur national                                                                       Coordonnateur  GARR

ObservaLatrata-Haïti                                                                        (509) 3730 22 92

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