Note de presse

La Fondation « Zanmi Timoun » appelle à la vigilance des autorités pour protéger les filles suite au tremblement de terre dans le grand Sud d’Haïti

Onze ans(11) plus tard, après le tremblement de terre meurtrier du 12 janvier 2010 qui a causé la mort des milliers de personnes et des dégâts considérables dans la capitale d’Haïti, ce samedi 14 août 2021, le grand Sud, plus précisément les départements du Sud, des Nippes et de la Grande-Anse, connait à son tour un moment noir, mélangeant cris, sangs et bétons. Très tôt, vers les 8h 30 am, le grand Sud a été secoué par un séisme de magnitude 7.2 évalué sur l’échelle Richter, surprenant tous les membres de la population qui commençaient à vaquer à leurs occupations.

Par ailleurs, ce séisme montre encore l’irresponsabilité de l’État qui n’a pas appris les leçons laissées par celui du 12 janvier 2010 sur une politique de construction qui devrait être mis en œuvre depuis plus de dix ans. Encore une fois, la faiblesse et l’assourdissement des autorités causent la mort de ces nationaux, et même dans cette situation, il ne peut rien faire pour leur venir en aide. Depuis samedi 14 août 2021, des personnes sont restées coincées sous les décombres, attendant le secours des autorités qui elles, cherchent également de l’aide à l’internationale, pendant que les souffrances des personnes affectées augmentent de jour en jour.

La Fondation « Zanmi Timoun » tient à saluer le départ de ces milliers de personnes dans cette tragédie et à apporter ses sympathies aux familles et proches victimes par le passage de ce grand tremblement de terre samedi dernier. Toutefois, elle tient à rappeler aux autorités haïtiennes d’une situation trouvée et rapportée par certaines organisations comme : la commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH, rapport annuel de 2010) et Together for girls (Octobre 2014) qui ont travaillé dans les camps ou les abris provisoires après le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Ces dernières ont pu constater que certaines filles entre 10 et 15 ans ont été victimes d’abus et de violences sexuels par des hommes seuls ou en groupe, ou bien elles ont été obligées de donner leur corps pour recevoir de l’aide humanitaire.

La Fondation « Zanmi Timoun » demande aux autorités locales et nationales de mettre sur pied des brigades de surveillance pour contrôler les abris et que la distribution de l’aide humanitaire soit faite de manière équitable et dans la transparence. Elle recommande aussi que les abris soient séparés, en évitant de mélanger les hommes avec les femmes et les filles qui ne sont pas de la même famille.

La Fondation « Zanmi Timoun » alerte sur la pratique qui peut rendre doublement victimes les jeunes filles vulnérables et qui constitue aussi une violation de la dignité humaine et des droits de la personne. Elle souhaite aussi que le respect des droits des personnes victimes du séisme du 14 août 2021, en particulier ceux des enfants, soit au centre de toutes les activités qui visent à les soutenir. Elle continue également à demander aux autorités de penser sur une nouvelle approche de construction en Haïti, pour qu’à chaque fois, on n’est pas obligé de compter des morts, de soigner des blessures et des personnes sinistrées dans le pays.

La Fondation « Zanmi Timoun » invite le gouvernement de la République à adopter une approche basée sur les droits humains dans les efforts visant la reconstruction des départements ravagés par le séisme du 14 août 2021. Les acteurs de la société civile et de la communauté internationale sont invités également à respecter les normes de la recevabilité et des droits humaines dans leurs approches de travail en faveur des victimes du séisme.

Fait à Port-au-Prince, le 20 août 2021

Joseph Richard FORTUNÉ
Responsable de communication
(509) 31877363