31 ans après l’adoption de la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant (CIDE), les Droits des Enfants en Haïti ne cessent d’être violés.
En dépit de la ratification de la CIDE en Haïti en 1994, les Droits des Enfants continuent d’être violés sur tous les aspects. Les enfants ne jouissent pas réellement des privilèges qui leurs sont accordées par ladite convention qui, elle, est en harmonie avec la loi mère du pays, à savoir la constitution haïtienne de 1987 amendée. Cette dernière, suivant les articles 19 à 51 qui traitent des droits fondamentaux de l’Homme, octroie des droits imprescriptibles, inaliénables à l’enfant mais dans la réalité c’est tout le contraire. Faudrait-il que l’Etat se responsabilise vis-à-vis des Enfants en Haïti.
Suite à l’adoption de la CIDE par l’assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989, cette date rappelle la journée mondiale de l’Enfance ; chaque année elle est commémorée partout dans le monde. Malheureusement, cette journée combien importante se commémore dans un contexte d’indignation, d’amertume, de deuil et de bien d’autres tribulations en Haïti. La gangstérisation des quartiers dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince et dans bien d’autres villes de province du pays en dit long sur la situation des enfants vivant dans des zones défavorisées. Selon des rapports publiés par des organisations de droits humains, et assez souvent dans des vidéos en circulation sur les réseaux sociaux, des enfants avoisinant entre 12 et 16 ans, qui auraient dû être en salle de classe, se livrent à des actes de banditisme et sont parfois victimes de violences.
Par conséquent, la Fondation « Zanmi Timoun » souligne que, si rien n’est faite, dans un avenir pas lointain, La situation du pays risquerait de compromettre le futur de ses enfants et aurait de graves conséquences sur les citoyens, citoyennes et la société en générale. En somme, malgré les divers maux dont souffre cette catégorie si vulnérable, les autorités concernées n’ont jamais envisagées de politique de jeunesse réelle. Par ailleurs, en Haïti les enfants vulnérables sont oubliés par l’Etat, cela même qui devrait leur prendre en charge, les accompagnés, piétine de manière quotidienne ce qui leur est véritablement fondamentale. Citons entre autres, l’accès à une éducation de qualité, des centres de formation professionnelle dans les zones défavorisées. De surcroit, aucune accessibilité aux soins de santé et des espaces de loisirs aménagés ne sont pas disponibles aux enfants haïtiens. Ainsi ces damnés de la société qui n’ont commis aucun péché se voient chaque jour leurs droits violés, bafoués, vilipendés.
Selon un article paru dans le quotidien le Nouvelliste en mai 2019 en Haïti, plus de 80% des enfants subissent dans leurs communautés une forme de violence physique, émotionnelle ou sexuelle. Qui pis est, l’école qui est un espace de transmission de valeurs, de respect et des normes ne se distingue pas. À Jérémie dans une institution scolaire cité par un rapport d’enquête réalisé par l’IDETTE, plus de 40 mineures sont tombées enceintes. En outre, très récemment dans un orphelinat, 13 fillettes auraient été violées par des pasteurs. Ces prédateurs sexuels ont violés le droit de ces mineures et ternir leur image. C’est un abus de confiance, un abus de pouvoir.
Cette commémoration est l’occasion d’attirer l’attention des autorités de l’Etat et les familles qui constituent le socle de la société sur la nécessité de prendre leur engagement et leur responsabilité en vue de faire respecter le droit de tous les enfants en Haïti.
Fait à Port-au-Prince, le 19 novembre 2020
Joseph Richard FORTUNE
Responsable de communication
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