Note de presse

12 décembre journée internationale des enfants partis trop tôt : la Fondation « Zanmi Timoun » appelle à la responsabilité de l’État

 

La Fondation « Zanmi Timoun » est vivement préoccupée par la situation des mortinatalités qui accroissent dans le pays par des évènements barbares. Le contexte sociopolitique, sécuritaire et sanitaire qui séjourne depuis quelques temps en Haïti s’amplifient, la population fait face à un ensemble de problèmes principalement les femmes enceintes et les enfants. L’affaiblissement du système sanitaire est l’un des facteurs préoccupants pour la santé des nouveau-nés et de leurs mamans. A l’occasion de la journée mondiale des enfants partis trop tôt, célébrée le 12 décembre depuis 1997, la Fondation « Zanmi Timoun » profite de cette opportunité pour déplorer le départ de tous les enfants qui sont morts prématurés et de sensibiliser la population haïtienne sur le deuil prénatal.
L’étendu des périodes d’instabilités qui jalonne le pays nous condamne à des scénarios catastrophiques sur le plan humain. Ces évènements ont un impact négatif sur la vie sociale des haïtiens et des haïtiennes. Par conséquent, l’investissement humanitaire est de plus en plus appauvri, ce qui amène à une défaillance du système sanitaire. Avec la diminution à l’accès difficile aux soins de santé pour la population qui vivent dans des conditions misérables, la majeure partie des femmes enceintes sont obligées d’aller en République Dominicaine et fort souvent en situation irrégulière. Ce qui a provoqué des déportations massives des femmes enceintes et d’autres fraichement accouchés avec leur bébé dans l’irrespect total des normes établis au niveau international en matière des droits humains. Par conséquent, plusieurs d’entre elles ont perdus leur vie et celle de leur bébé.
À cela s’ajoute, la rareté de carburant et la hausse de l’insécurité causant de nombreuses victimes, tant des hommes que des femmes. Ces dernières parfois enceintes perdent leur bébé et fort souvent leur vie mais aussi des enfants ayant une santé fragile perdent leur vie par rapport à l’inaccessibilité aux soins de santé. Dans les articles 24 et 25 de la Convention internationale relative aux droits de l’Enfant, à laquelle Haïti est adhérée, certaines obligations liées à la santé et au développement des enfants y sont spécifiées ; n’empêche que les autorités étatiques ne se préoccupent des crises sociopolitiques et sanitaires. Ce qui affecte considérablement la jouissance des droits humains en général et les droits de l’Enfant en particulier dans le pays.
De plus, la mortalité infantile est extrêmement élevée en Haïti, notamment en raison des complications pendant la grossesse, par manque de neuropédiatrie, la plupart de ces professionnels ont fui le pays en raison de l’instabilité politique et d’absence de sécurité chronique. D’autre part, l’augmentation des conflits armés dans les quartiers populaires de la région métropolitaine de Port-au-Prince provoquent la mort de dizaine d’enfants de tout âge sous le regard impuissant de leurs parents. Ainsi, on a répertorié récemment la mort de la petite fille de 7 ans, Morency Hadassa, le jour même de son anniversaire, la mort d’une femme touchée par 7 projectiles enceinte de son bébé qui a été touché par deux projectiles, il y a quelques mois, pour ne citer que cela.
La journée du 12 décembre est consacrée aux enfants qui ont vécu une vie assez courte dans des circonstances tragiques comme de la maladie génétique héréditaire, de la malformation du tube neural, des complications tardives pendant la grossesse (fausse couche) et même des guerres entre les groupes armés. La Fondation « Zanmi Timoun » veut attirer l’attention de la communauté haïtienne principalement les autorités étatiques sur la situation actuelle des enfants et des femmes en Haïti. Des dispositions doivent prendre afin de venir en aide aux femmes victimes qui ont vécu des évènements douloureux dans les quartiers populaires et bidonvilles se trouvant sous le control des groupes armés dans le pays.
Le ministère de la santé publique devrait pencher sur les conditions sanitaires du pays afin d’améliorer les services d’hygiènes et de santé pour les femmes en pleine ceinture. La Fondation « Zanmi Timoun » encourage le gouvernement de la République à favoriser un accès aux équipements sanitaires, en mettant en place un système multidimensionnel qui accompagne de manière physique et psychologique les femmes enceintes sur tout le territoire du pays. Il en est de même, un accompagnement psychologique et économique est nécessaire pour les femmes victimes de violences et des enfants mères à la suite des cas de viols et de viols collectifs dans le pays.

Fait à Port-au-Prince, le 11 décembre 2021

  1. Joseph Richard FORTUNÉ
    Responsable de Communication
    Tél : 509 3187 73 63