Note de presse

Une rentrée des classes dans une atmosphère chaotique : La fondation « Zanmi Timoun » appelle à la responsabilité du gouvernement de la République

Dans un contexte déplorable cette année en Haïti, la fondation « Zanmi Timoun » constate avec amertume les conditions dans lesquelles s’annonce la réouverture des classes qui ne favorisent pas le respect des droits de l’Enfant. Le droit à l’éducation qui est un droit fondamental, doit être accessible à tout le monde sans distinction. Cependant, tous les secteurs d’activités qui dépendent du fonctionnement de l’école sont en état d’asphyxie. Il en résulte une amplification du niveau de vulnérabilité de plusieurs milliers de familles se trouvant dans l’impossibilité d’envoyer leurs enfants à l’école.

En effet, l’année scolaire 2022-2023 a été une année perturbée notamment par des actes de violences armées contre des écoles dans le pays (des fusillades, des saccages, et des enlèvements). A une période très proche de la rentrée scolaire cette année, plusieurs écoliers (es) et enseignants (es) fuient la terreur des gangs armés et se réfugient dans plusieurs établissements scolaires de la capitale. Au moins 27 écoles sont occupées par des familles chassées de leur maison à Carrefour-Feuilles par des bandits de Grand-Ravine, soit 25 000 déplacés environ. Cependant, le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), dans un communiqué, maintient le calendrier scolaire pour l’année académique 2023-2024, qui fixe la rentrée au 11 septembre 2023.

A seulement quelques jours de la réouverture des classes, sur toute l’étendue du territoire national, particulièrement à Port-au-Prince, aucun enthousiasme du côté des parents d’élèves n’est constaté. Ces derniers continuent de se plaindre de la cherté de la vie, du climat d’insécurité qui règne dans le pays, de la violence des gangs armés et du manque de volonté des autorités étatiques de mettre fin à ce chaos pour la rentrée scolaire. Parallèlement, les problèmes du système éducatif haïtien (manque de formation continue pour les enseignants, droits sociaux insuffisants et méconnus des enseignants, salaires indigents, écoles publiques délaissées, et méthodes d’apprentissage inappropriées, entre autres) perdurent.

La fondation « Zanmi Timoun » en tant qu’avant-gardiste pour le respect des droits de l’Enfant, exhorte les autorités étatiques concernées à prendre les mesures appropriées et efficaces dans un délai raisonnable pour favoriser la rentrée scolaire et profite pour les rappeler qu’il est du ressort de l’État de garantir le droit à l’éducation comme le stipule la constitution haïtienne de 1987, en son article 32. Par ailleurs, l’État, comme responsable de la coordination du système éducatif, a l’obligation de mettre l’accent sur l’amélioration de la qualité et l’efficacité de l’éducation à travers des politiques publiques dans une perspective globale en vue de résoudre les problèmes structurels et administratifs.

Fait à Port-au-Prince, le 8 septembre 2023

Manoach PRESNA
Responsable de Programme
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