Note de presse

La Fondation « Zanmi Timoun » se préoccupe de la situation frontalière face au COVID-19

Depuis 2019, la Fondation « Zanmi Timoun » assure la prise en charge des enfants non-accompagnés rapatriés et déportés de la République Dominicaine dans la commune frontalière de Belladère. Elle contribue également au renforcement des capacités des institutions étatiques de Belladère travaillant dans la protection de l’Enfant. Face à la pandémie du COVID 19, la Fondation « Zanmi Timoun » se trouve dans l’obligation de tirer la sonnette d’alarme afin d’attirer l’attention des autorités concernées sur la situation des haïtiens ainsi que des enfants vivant en République Dominicaine et qui sont entrain de victimes de déportations collectives par les autorités dominicaines en dehors de tous les normes du droit international humanitaire.
En effet, des personnes dont des enfants rapatriées et déportées qui ont été interrogés sur leur situation par les agents de la Fondation « Zanmi Timoun », ont confirmés qu’elles sont déportées dans des conditions inhumaines en violations de leurs droits fondamentaux, malgré, qu’elles ont plusieurs années en République Dominicaine comme travailleurs migrants. Par ailleurs, certaines personnes rapatriées ont déclarée que : « la seule solution de survivre face aux conséquences du Coronavirus a été de se faire volontairement rapatrier par les militaires dominicains ». Ils soutiennent que les autorités après avoir pris la décision de « Confinement », ont procédé à la distribution de kits alimentaires seulement aux citoyens dominicains, entrainant par la suite, la misère et la faim de nos concitoyens vivant sur le territoire dominicain. Ce qui constitue une violation de la convention internationale contre toutes les formes de discrimination raciale à laquelle l’État dominicain est partie.
De plus, la Fondation « Zanmi Timoun » a constaté : les mauvaises conditions de l’accueil de rapatriement du coté haïtien, l’insuffisance d’agent ou infirmière du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) qui effectuent des tests de température corporelle, la quasi absence de mesures des autorités communales, la violence qui se développe au niveau des points non-officiels qui sont de plus en plus fréquentés par les commerçants dominicains depuis la fermeture officielle de la frontière, l’insuffisance si l’on ne veut pas dire l’absence de matériels adéquats des agents de l’Institut de Bien Être Social et de Recherche (IBESR) et l’augmentation de la vulnérabilité des mineurs fréquentant la frontière avec ou sans leurs parents.
La Fondation « Zanmi Timoun » salue les quelques efforts des autorités communales de Belladère en matière de sensibilisation et profite de l’occasion, pour exhorter les autorités de l’État centrale travaillant dans le domaine de protection de l’Enfant à prendre des mesures pour assurer les intérêts et la protection des enfants, considérant qu’en situation de crise ces derniers sont plus vulnérables. La Fondation « Zanmi Timoun » demande aussi aux autorités en matière de migration et de santé de travailler sur les conditions de rapatriement et de déportation afin qu’elles soient conformes aux mesures hygiéniques contre la propagation du COVID-19 tout en prenant en compte le respect de la dignité humaine.
Port-au-Prince, le 14 avril 2020
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