Note de presse

La Fondation « Zanmi Timoun » dénonce les conditions de rapatriements des enfants haïtiens de la République Dominicaine à la Frontière de Belladère

Alors que le pays s’enfonce dans une crise sociopolitique et structurelle, les vagues de déportations des mineurs/es ne cessent d’augmenter et sont environ 300 pour le premier trimestre de l’année 2022. Arrêtés (es), emprisonnés(es), ils/elles se plaignent souvent de la condition de détention, le non-accès à de l’eau potable, à la nourriture, etc. Ces enfants sont exposés à la faim et à la soif. L’endroit où ils/elles sont enfermés(es) dégage une odeur répugnante. Dépouillés de leurs biens, humiliés, ces enfants subissent les pires traitements par rapport à leur âge d’innocence. Malgré tout cela, l’Etat Haïtien garant de la protection de tous les haïtiens et toutes les haïtiennes, garde un profil bas à la souffrance de cette catégorie.
Située dans le Département du Centre, spécialement au bas plateau, à 185 kilomètres de Port-au-Prince et limitrophe à la République Dominicaine, à Belladère, les conditions de rapatriements des enfants haïtiens se font de manière deshumanisante. En outre, Ils sont embarqués tous/tes seuls(es) sans un accompagnement d’un tuteur, et en dehors de tous les principes préétablis sur le rapatriement. La Fondation « Zanmi Timoun » organisme de défense et de la promotion de Droit de l’enfant souhaite le respect minimal de ces enfants, parce qu’ils sont avant tout des êtres humains, qui ont des droits spécifiques.
Durant la période des mois de janvier, février et jusqu’à la mi-mars 2022, les autorités dominicaines ont déporté 300 enfants non accompagnés sur la frontière de Belladère dont 34 filles et 266 garçons. Le pire, la majorité des filles sont arrivées enceinte et d’autres sont rapatriées sans leur enfant. Les déportations se font dans des conditions extrêmement difficiles qui ne respectent en rien les traités internationaux relatifs au rapatriement et à la dignité de ces enfants. Malgré cette situation calamiteuse, mais l’absence de vision ou un plan réel des autorités Haïtiennes, ont souvent contraint ces enfants à retourner en République Dominicaine, un phénomène qui suscite une grande inquiétude au sein de la Fondation « Zanmi Timoun ». Elle rappelle que : « La Convention Relative aux Droits de l’Enfant en son article 27 stipule : les États parties reconnaissent le droit de tout enfant à un niveau de vie suffisant pour permettre son développement physique, mental, spirituel, moral et social ».
La Fondation « Zanmi Timoun » constate en dépit de l’intensification des déportations et les péripéties des enfants, aucune décision politique réelle n’est jamais prise par l’Etat Haïtien pour remédier à ce problème qui constitue une véritable entrave pour les enfants rapatriés de la République Dominicaine. La Fondation « Zanmi Timoun » demande aux autorités haïtiennes d’intervenir auprès du gouvernement dominicain pour faire cesser les déportations massives des enfants haïtiens dans des conditions inhumaines.

Fait à Port-au-Prince, le 22 mars 2022

Joseph Richard FORTUNE
Responsable de Communication
+509 3187 73 63

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