Note de presse

La Fondation « Zanmi Timoun » alerte l’État haïtien et l’opinion publique sur le harcèlement omniprésent dans les milieux scolaires

Réputé pour son caractère discriminatoire, le harcèlement est considéré comme une violence répétée qui peut être verbale, physique et/ou psychologique. Il se manifeste dans tous les espaces de la société, tels qu’au travail, dans la famille, sur les réseaux sociaux et dans le milieu scolaire particulièrement. Et, ce comportement non désiré, hostile et méprisant, n’épargne personne, les femmes, les personnes en situation de handicap et les enfants, qui est l’une des catégories la plus vulnérable. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO), environ 246 millions d’enfants sont victimes d’agressions, d’harcèlements en milieux scolaires en 2016. Ce phénomène, considéré comme un affront à la dignité humaine, ne semble pas une priorité pour l’État haïtien. Face à ce constat, la Fondation Zanmi Timoun saisi cette occasion, qui est la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire célébrée le 9 novembre chaque année, pour attirer l’attention de l’État haïtien sur ce problème qui fait rage en milieu scolaire dans le pays.

Ce fléau mondial, quel que soit sa nature (psychologique, sexuelle ou économique), constitue une violation indéniable des droits humains. D’une part, il peut avoir pour effet la détérioration de nos espaces sociaux ou créer un environnement dégradant, d’autre part, il peut avoir de graves conséquences sur les victimes, notamment les enfants et les femmes. Ces derniers/ères, qui sont souvent seuls/seules face à cette menace, sont des proies faciles à ce phénomène en raison de leur vulnérabilité. En effet, dans les milieux scolaires, ils/elles sont victimes de la part de leur camarade, des professeurs et des responsables de l’école en raison de leur sexe, de leur situation économique, de leur âge, de leur origine sociale etc. Ce phénomène n’est pas sans conséquences sur leur santé physique et mentale. Il les conduit à l’isolement, réduit leur performance scolaire jusqu’à les pousser à décrocher du cursus scolaire. Des études internationales ont montré que le harcèlement diminue la performance des élèves dans certaines matières. De plus, d’une manière globale, l’escalade de la violence des bandes armées dans le pays peut augmenter le nombre de victimes d’harcèlement dans les camps de réfugiés en raison de la promiscuité engendrée par le surencombrement.

De ce fait, l’État doit faire des interventions axées sur une approche globale pour combattre et diminuer ce fléau, plus précisément, dans les écoles ; faire des formations pour les enseignants ; créer un espace d’aide et de signalement des plaintes ; mettre en place un espace de recherche et de suivi et d’évaluation afin de permettant de prendre des décisions et des positions fermes contre ces pratiques tout en mettant en place un cadre législatif et réglementaire, en développant la capacité du personnel éducatif à prévenir et aider à combattre ce fléau. De plus, la Fondation « Zanmi Timoun » exhorte l’État à faire les suivies nécessaires pour stopper ces pratiques dans les milieux scolaires pour éviter le pire.

Fait à Port-au-Prince, le 9 novembre 2023

Manoach PRESNA
Responsable de programme
Tel : (509) 3746 7196/3396 1778