Note de presse

Haïti : Célébration de la journée nationale de l’Enfant sous fond de crise, la Fondation « Zanmi Timoun » demande que les droits des enfants soient respectés

Depuis l’année 1960, l’Etat haïtien a consacré le deuxième dimanche du mois de juin : journée nationale de l’enfant. Considéré comme une catégorie qui mérite d’être protégée, les enfants en Haïti sont quotidiennement exposés à des dangers de toute sorte. Si d’une part, il y a le phénomène de l’insécurité qui représente un véritable casse-tête pour ces derniers, car ils ne peuvent pas aller à l’école tous les jours et ne peuvent pas participer à des activités pouvant contribuer à leur développement psychique et physique. D’autre part, ils sont victimes de l’insécurité alimentaire qui fait rage dans le pays. Selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA), au milieu de 2022, 4,6 millions haïtiens et haïtiennes pourraient frapper par la faim et les enfants sont toujours les plus touchés par l’insécurité alimentaire.
En effet, la Fondation « Zanmi Timoun » constate que les conditions de vie des enfants dans les rares centres de rééducation et de réinsertion du pays ne sont pas améliorées malgré les diverses recommandations faites par les organisations des droits humains, dont la fondation « Zanmi Timoun ». Ces derniers vivent dans des conditions extrêmement difficiles dans l’indifférence totale des autorités judiciaires qui sont constamment en grève pour de meilleures de travail. Certains mineurs incarcérés n’ont jamais été déférés devant un juge pour enfant, et par conséquent croupissent pendant plusieurs années dans des prisons civiles du pays. Ce qui est une violation flagrante des droits de ces enfants et une atteinte grave à la liberté individuelle garantie par les lois nationales et les traites internationaux.
La Fondation « Zanmi Timoun », à l’occasion de la journée nationale de l’enfant, veut attirer l’attention des autorités étatiques sur la situation générale des enfants à travers tout le pays, qui est contraire aux prescrits de la convention internationale relative aux droits de l’Enfant, ratifiée par l’État haïtien, le 23 décembre 1994. Des enfants victimes ou impliqués dans les conflits entre les groupes armés, des enfants non scolarisés, emprisonnés, affamés, victimes de la traite de personnes, rapatriés et déportés de la République Dominicaine, méritent une attention particulière des autorités haïtiennes et de la population.
La Fondation « Zanmi Timoun » profite de la journée nationale de l’Enfant pour exiger à ce que des mesures concrètes soient prises pour protéger l’intégrité physique, morale et psychologique des enfants, qui ne cessent chaque jour de subir des actes de violences de tout acabit. L’intérêt supérieur des enfants, voilà ce qui doit animer la pensée de tout un chacun, mais en particulier de l’Etat, qui est le principal garant de la protection de l’enfant en Haïti, au regard de la Constitution haïtienne et de la Convention internationale relative aux droits de l’Enfant. La Fondation « Zanmi Timoun » réitère sa position qui est de promouvoir et de défendre les droits des enfants en Haïti quel que soit leur origine sociale.

Fait à Port-au-Prince, 10 juin 2022

Joseph Richard FORTUNÉ
Responsable de Communication
Tél : 509 3187 73 63