Note de presse

15 septembre, journée internationale de la démocratie : la Fondation « Zanmi Timoun » plaide pour une réforme institutionnelle et l’intégration des jeunes

Pour célébrer la journée internationale de la démocratie, l’Organisation des Nations Unies a fait le choix de la date du 15 septembre depuis l’année 2007, cette date est liée à l’adoption, en septembre 1997, de la Déclaration universelle sur la démocratie. Cette déclaration pose les principes constitutifs d’une démocratie et définit les caractéristiques et les fonctions d’un gouvernement démocratique. Le thème retenu pour cette année est : « Le renforcement des moyens d’action pour la prochaine génération. » Cette journée est l’occasion de réexaminer l’état de la démocratie dans le monde. Cependant, en Haïti, l’instauration d’un État démocratique rencontre encore de nombreuses difficultés liées à la violation des droits humains. En cette date aussi importante, la Fondation « Zanmi Timoun » profite de l’occasion pour souligner l’importance d’une réforme institutionnelle en vue d’une réelle instauration de la démocratie en Haïti.

En effet, dans l’article premier de la Constitution haïtienne de 1987 amendée, il est écrit comme suit : « Haïti est une République, indivisible, souveraine, indépendante, libre, démocratique et sociale. » Cela dit, la population haïtienne devrait jouir tous les principes que constituent le modèle démocratique. De ce fait, la garantie de leurs droits inaliénables et imprescriptibles à la vie, à la liberté, à la sécurité et le principe de la tenue des élections honnêtes et périodiques au suffrage universel devraient respecter. Malgré toutes les normes liées à la constitution en vigueur, la situation d’Haïti reste encore chaotique du point de vue démocratique.

L’environnement favorable pour la protection et la réalisation effective des droits de l’homme n’existe plus en Haïti. L’Etat ne se soucie guère de la question sécuritaire de la population notamment les enfants. L’on pourrait bien observer durant ces derniers mois le déplacement massif des personnes de toutes catégories d’âges pour fuir la violence des gangs armés, surtout dans les zones métropolitaines. L’État ne fournit aucune assistance pertinente aux personnes déplacées. Pourtant, si l’on jette un coup d’œil dans le chapitre III de la constitution haïtienne susmentionnée, l’on pourrait lire qu’il nous revient de droit de trouver la protection des autorités étatiques, surtout en ce qui a trait aux menaces de bandes armées.

Par ailleurs, pour mieux élucider la question de la démocratie dans la communauté haïtienne, il s’avère nécessaire d’évoquer la question de la souveraineté. Ce qui permet de remettre en question la capacité de l’État pour résoudre les problèmes liés aux besoins de la population. En effet, Haïti est dans une situation un peu fragilisée où il arrive au bout de ses échéances. L’État est dans l’incapacité de faire face aux différentes crises qui provoquent le dysfonctionnement des institutions. En outre, l’absence de puissance publique capable de contrôler réellement le territoire, entraîne une insécurité généralisée qui sévit dans le pays. Il n’existe pas un système de santé susceptible de faire face aux épidémies qui déciment la population. Il n’existe non plus un système éducatif adéquat pour l’instruction de la population. Tous ces aspects démontrent la faiblesse de l’Etat dans tous les secteurs en Haïti.

Enfin, compte tenu du thème retenu pour la célébration de la journée internationale de la démocratie cette année qui est « le renforcement des moyens d’action pour la prochaine génération », la Fondation « Zanmi Timoun » demande aux autorités étatiques dans son ensemble, de mobiliser toutes ses forces et les opportunités pour s’engager totalement et concrètement dans l’avenir des jeunes et des enfants d’Haïti d’une part, et de renforcer les institutions afin de promouvoir la démocratie de l’autre. Car, la présence des jeunes dans la prise des décisions pourrait avoir un impact profond pour l’avenir du pays.

Fait à Port-au-Prince, le 15 septembre 2023

 

Manoach PRESNA
Responsable de Programme
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